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Mensonge ou bêtise.

4 avril 2013

Les « affaires » constituent un réservoir dont le robinet est régulièrement ouvert, permettant au spectacle de se donner l’apparence de la transparence. C’est un mouvement perpétuel alimentant les fausses critiques et les discours de la désinformation, sans aucune conséquence réelle pour la stabilité du système mais plutôt utile à son fonctionnement, à l’image d’une soupape.
La quantité de mensonges circulant par les réseaux ou par le papier est telle qu’il est devenu impossible de tous les détecter, l’organisation concrète de leur diffusion permet de dissimuler des vérités ou réalités bien plus importantes. Qu’un gouvernement soit menacé dans sa constitution, que le premier ministre soit peut-être obligé de procéder à un remaniement, ou même que le chef de l’Etat soit éventuellement amené à prononcer la dissolution de l’Assemblée Nationale, tout ceci n’a aucune espèce d’importance, c’est par contre une excellente manière supplémentaire pour donner l’illusion de la démocratie vivante et de la vigilance des institutions.
D’aucuns s’étonnent, se scandalisent même, qu’un ex-ministre du budget soit capable de fraude fiscale et de placements bancaires occultes : c’est justement là la preuve qu’il connaît son sujet, qu’il est expert en la matière ou qu’il est parfaitement entouré des personnes compétentes pour effectuer de telles manipulations. Les représentants de l’Etat ou les élus n’ont pas pour projet de changer le monde, ils savent qu’ils ne peuvent rien faire en ce sens, ils se collent à leurs fonctions pour profiter des juteux avantages pécuniaires et matériels qu’elles autorisent et pour faciliter, par concussion, trafic d’influence et toute autre manoeuvre discrète d’officine, l’expansion de l’empire.
Certains ont pointé le caractère quasi pathologique des mensonges (dénis) de l’ex-ministre du budget qui a soutenu sa parole en la proférant droit dans les yeux de ses interlocuteurs. C’est là le signe typique des maîtres qui se sentent protégés par la vastitude complexe de réseaux obscurs et qui ont oublié qu’ils pouvaient être parfois, mais rarement c’est vrai, questionnés dans une logique de dialogue : « La domination, justement parce qu’elle est abritée par le spectacle de toute réponse à ses décisions et justifications fragmentaires ou délirantes, croit qu’elle n’a plus besoin de penser ; et véritablement ne sait plus penser. » (Debord)
Aussi, cet individu qui a démenti assez longtemps détenir des avoirs planqués à l’étranger, a réfuté la réalité par bêtise, bien plus que par mensonge simple.

From → ACTUALITE

2 commentaires
  1. Merci Johann pour cette analyse fine et juste, j’y souscris pleinement.

  2. Je ne jette pas l’opprobre sur cet homme mais je ne suis pas pleine d’admiration pour lui, sachant qu’il à démarrer du bon pied dans la vie en tant que chirurgien puis homme politique tant mieux c’est qu’il en était capable mais bon je ne vais pas lui octroyer un prix extraordinaire d’avoir réussi à frauder d’autres peuvent le faire ,mais ne sont pas ministre du budget et se retrouvent au pilori pour moins que cela il faut quand même savoir que c’est lui indirectement qui pénalisent les fraudeurs non! mais l’article en lui même est très bien rédigé…amicalement Margot

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